Lueurs sceptiques est le troisième opus que le forum de discussions et d'informations sur les OVNI, tendance sceptique, vient de publier. Les cas dits solides du 05 novembre 1990 sont ici décortiqués un à un par R. Alessandri, auteur principal de ce volume. J.- M. Abrassart revient sur la fameuse émission "La Guerre des Mondes", alors que P. Seray s'intéresse lui aux célèbres photos de Mc Minnville, mais aussi au témoignage troublant de cette soirée de 1972, près de Taizé. Un ouvrage riche en informations et vérifications de toute sorte.
Nous ne nous intéresserons dans cette thèse qu'aux implications psychiatriques du phénomène ainsi qu'aux aspects médicaux, psychologiques et sociologiques des réactions associées à leur évocation et à leur étude, sans aborder le problème de sa réalité en tant que phénomène physique.François P. Mathijsen (2009) argumente pour sa part dans un article consacré à l'épistémologie de l'étude des expériences inhabituelles :
Que les phénomènes concernés soient objectivement réels ou qu'ils ne soient que le résultat d'une induction subjective pathologique ou non ne change pas le fait que des gens croient ou affirment avoir vécu quelque chose pour les diverses raisons discutées plus haut. Au-delà de la véracité du phénomène, il y a la réalité de l'expérience humaine.Même si je reconnais bien entendu tout l'intérêt d'étudier les expériences inhabituelles d'un point de vue purement phénoménologique, il me semble que bien trop souvent refuser de prendre part aux discussions de fond est tout simplement une solution de facilité, qui évite que l'on prenne des risques en se positionnant clairement.
Les scientifiques sont avant tout des hommes et les réactions s'appliquant au grand public les concernent aussi, même si dans l'idéal leur formation devrait leur apporter une plus grande ouverture d'esprit et un esprit critique plus aiguisé. En pratique, il n'en est pas toujours ainsi et donc un petit nombre de scientifiques ont adopté une attitude a priori très défavorable à l'existence physique des OVNI. Il s'agit là d'une véritable croyance négative et non d'une analyse raisonnée.Le psychiatre nous explique ici que les scientifiques qu'il décrit comme ayant une « attitude a priori très défavorable à l'existence physique des OVNI » ont selon lui une croyance négative et irrationnelle. Se faisant, il prend clairement position contre le modèle sociopsychologique défendu par les sceptiques et pour les explications extraordinaires.
Il est nécessaire de se situer épistémologiquement avant tout exposé. Nécessaire, car la question première de mes amis, de mes pairs, et de la plupart des personnes à qui je présentais mon sujet, était celle-ci : « Est-ce que tu y crois ? » Faut-il croire en son sujet de mémoire ? Est-ce qu’il faut le porter comme une conviction implicite ayant un effet « placebo » sur la qualité de son traitement ? Inversement, ne pas croire en son sujet de mémoire, alors que l’on s’inscrit au plus franc de la démarche clinique, est-ce redevable d’un effet « nocebo » ? (...) La question de la croyance n’est pas à retirer de la science, bien au contraire. Mais ce n’est pas ici mon objet d’étude, j’ignore pourquoi je devrais alors me référer à des croyances, fussent-elles miennes, y retourner, y aboutir, ou nerveusement en subir la récurrence. La régression qu’on m’impose par la question sur ma croyance est celle d’un empêchement de l’étude, un obstacle pour l’épistémologie, et d’abord d'une résistance chez l’autre. La tâche de catégorisation défensive, il y croît ou il n’y croît pas, cherche à réduire les efforts déployés pour simplement poser une question.Il tente d'argumenter dans ce passage – de manière quelque peu postmoderne – que la question des convictions du chercheur n'est pas réellement pertinente (parce qu'elle empêcherait selon lui prétendument l'étude), et serait dans le fond une manifestation d'une soi-disant résistance de la personne qui oserait la poser. Je suis sur ce point en désaccord avec Renaud Evrard. Expliciter ses convictions relève tout simplement de l'honnêteté intellectuelle que l'on est en droit d'attendre de tout chercheur.
L'effet de l'expérimentateur est un terme utilisé pour décrire n'importe lequel parmi un certain nombre de subtils répliques ou signaux qui affectent la performance ou la réponse de sujets dans une expérience. Les répliques peuvent être inconscientes et non verbales telles qu'une tension musculaire ou des gestes. Elles peuvent être vocales telle que le son de la voix. La recherche a démontré que les attentes et les tendances d'un expérimentateur peuvent être communiquées aux sujets expérimentaux de façons subtiles et non-intentionnelles et que ces répliques peuvent affecter significativement les résultats d'une expérience.Certains parapsychologues vont plus loin et postulent même l'existence d'un effet de l'expérimentateur de type psi, qui fait que les sceptiques inhiberaient les manifestations authentiquement paranormales tandis que les tenants les faciliteraient. Lorsque l'on prend en considération ces divers éléments, il me semble extrêmement important que les chercheurs explicitent clairement leurs convictions.