Note de lecture de Jean Günther - SPS n° 298, octobre 2011 Journaliste d'investigation, l'auteur se plonge dans la réalité des projets dits de « développement durable » et critique durement la manière dont ces projets sont gérés. Sans le dire clairement, l'auteur est un opposant à l'énergie nucléaire. Il nous explique que les abondantes subventions distribuées par la puissance publique aux énergies « renouvelables » aboutissent chez les grandes entreprises, qui, selon lui, ne sont ni honnêtes ni efficaces, (...)
Notes de lecture
par Henri Brugère - SPS n° 299 La presse a diffusé récemment l'information que l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) venait d'être saisie par le Ministère en charge de l'Agriculture pour conduire une expertise sur les méthodes d'abattage des animaux, dont les résultats seront communiqués dans le courant de 2012. L'information précise le point sensible de cette question, à savoir que si « la loi impose l'abattage après anesthésie », il existe « (...)
Du côté de la science
Actuellement jugé à La Haye devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), Radovan Karadzic a suggéré que les services secrets français étaient derrière le massacre de Srebrenica. D'où vient cette théorie du complot ?
La presse serbe s’interroge : « Les Français ont-ils donné de l’or pour le massacre de Srebrenica ? ». C’est ce qu'a clairement laissé entendre Radovan Karadzic le 28 février dernier devant les juges du TPIY. Inculpé de génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre, notamment pour sa responsabilité dans le massacre de 8000 musulmans de Bosnie après la chute de la zone de sécurité des Nations unies de Srebrenica (juillet 1995), l’ancien président de la Republika Srpska a décidé de procéder, lui-même, au contre-interrogatoire de Drazen Erdemovic.
Ce dernier, qui a déposé comme témoin dans le cadre du procès Karadzic, est un ancien soldat du 10ème Détachement de Sabotage de l’Armée des Serbes de Bosnie - dont Karadzic était, par ses fonctions, le commandant suprême. A ce titre, Erdemovic a pris part à l’exécution de 1000 à 1200 Bosniaques le 16 juillet 1995 dans la ferme militaire de Branjevo. Après avoir fait des aveux complets devant le TPIY, il été condamné à une peine de cinq ans d’emprisonnement – qu’il a fini de purger.
Face à Karadzic, Drazen Erdemovic rappelle qu'à l'époque où il portait l'uniforme de l'armée des Serbes de Bosnie, il a eu vent de rumeurs selon lesquelles le commandant de son unité aurait reçu plusieurs kilos d'or retrouvés à Srebrenica. Dans des déclarations antérieures, Erdemovic avait parlé de « 12 kilos d'or » précisément. C'est contre ces 12 kilos d'or que le commandant du 10ème Détachement de Sabotage aurait envoyé ses hommes à Branjevo pour éliminer des centaines de prisonniers musulmans.
Radovan Karadzic fait alors valoir ce qu'il appelle lui-même « [sa] version des faits » (1) : celle, ni plus ni moins, d'un false flag (une «opération sous faux pavillon») impliquant les services secrets français. Selon l'ancien président des Serbes de Bosnie, « cet or-là est arrivé de l'étranger ». En effet, puisque Karadzic juge impossible que ces hypothétiques 12 kilos d'or aient été trouvés parmi la population déshéritée de Srebrenica, la seule explication logique est qu'ils ont été acheminés par les services de renseignement français. Pourquoi français ? Parce que, toujours selon Karadzic, les services français étaient « en contact » avec l'unité à laquelle appartenait Erdemovic, dont certains vétérans auraient, après la guerre en Bosnie-Herzégovine, poursuivis une carrière de mercenaire au Zaïre.
L'ancien chef des Serbes de Bosnie n'a pas abordé la question du mobile. On peut toutefois deviner ce qu'il avait en tête : la France aurait commandité le massacre pour faire porter le chapeau aux Serbes et précipiter, contre eux, une intervention militaire qui soit justifiée aux yeux de l'opinion publique. Intervention qui a commencé dès le mois d’août 1995...
Du conspirationnisme au négationnisme
La théorie du complot de Radovan Karadzic n'est pas nouvelle. Elle avait déjà été évoquée par Slobodan Milosevic lors de son procès. On la retrouve évidemment dans les cercles ultra-nationalistes serbes, avec ses relais en langue française comme Balkans-Infos et les Editions du Verjus (2). On la retrouve, aussi, sous la plume des membres du Srebrenica Research Group (Groupe de recherche sur Srebrenica) qui, dans des écrits de facture révisionniste, s'évertuent à minimiser drastiquement le nombre de victimes du massacre de Srebrenica, rejoignant les inconditionnels de la cause serbe dans leur contestation de l'impartialité du TPIY et développant, en creux, une véritable théorie du complot dans laquelle l'unité de la Yougoslavie et les Serbes auraient été sacrifiées sur l'autel des intérêts impérialistes occidentaux.
A l'appui de sa demande visant à interroger Erdemovic qu'il a formulé aux juges du TPIY en mars 2011, Karadzic a ainsi produit un article d'Edward S. Herman (3), le principal animateur du Srebrenica Research Group, recensant l'ouvrage d'un journaliste allemand (4) tout entier consacré à discréditer la véracité du témoignage de Drazen Erdemovic, le « témoin star » ("The Star Witness"). Celui-ci y est présenté comme un « charlatan, un escroc et un mercenaire » doublé d'un malade mental (5) dont les dépositions successives seraient entachées de contradictions insurmontables prouvant que « les procureurs et les juges du TPIY ont effectivement conspiré ».
Herman reprend même à son compte la rumeur des 12 kilos d'or : le TPIY aurait, dit-il, « réussi à enterrer le fait qu'Erdemovic a déclaré au cours d'un entretien que ses collègues avaient reçu une grosse somme d'or, peut-être 12 kilos, en rétribution de services rendus. Ce paiement, qui évoque des activités de mercenariat, et non un paiement par l'armée des Serbes de Bosnie, n'a jamais été explorée par les procureurs ou les juges dans aucun des procès auxquels Erdemovic a participé ». Or il est désormais clair, au regard du compte-rendu d'audience du 28 février 2012, qu'Erdemovic a cité ce paiement en or comme faisant partie des rumeurs qui circulaient à l'époque et non comme un fait établi dont il aurait été le témoin direct.
Dans un texte publié dans Le dossier caché du "génocide" de Srebrenica (Editions du Verjus, 2005) et repris sur les sites conspirationniste Mondialisation.ca et Le GrandSoir.info, Edward S. Herman allait, déjà, jusqu'à écrire que « les dépositions [d’Erdemovic] et d’autres [témoins] ont beaucoup souffert du procédé de marchandage préalable selon lequel les prévenus peuvent négocier une réduction de peine en échange de leur collaboration avec le tribunal », insinuant que le TPIY a mis dans la bouche d'Erdemovic ce qu'il voulait entendre. Herman - faut-il le préciser ? - conteste l'ampleur du massacre de Srebrenica, qui se limite, selon lui, à « quelques centaines d’exécutions ». Dans l'ouvrage collectif qu'il a dirigé, The Srebrenica Massacre (2011), il va jusqu'à affirmer que « le bilan de 8000 tués, souvent avancé dans la communauté internationale, est une exagération insoutenable. Le vrai chiffre pourrait être plus proche de 800 » (sic).
En juillet 2010, la Commission internationale des personnes disparues (ICMP) avait identifié les ADN de 6.481 personnes à partir des restes humains trouvés dans les quelques 50 charniers de Srebrenica (6). La liste des personnes portées disparues après le siège de Srebrenica comporte un peu plus de 8.100 noms. Plus de la moitié d'entre elles ont été inhumées (7).
Notes :
(1) Voici l'échange tel qu'il a été officiellement retranscrit dans le compte-rendu de séance du 28 février 2012 disponible sur le site du TPIY :
R. Karadzic : Bien. Monsieur Erdemovic, je souhaite vous poser maintenant ma question suivante : Avez-vous vu votre unité trouver de l'or à Srebrenica ?
D. Erdemovic : Non.
R. Karadzic : Merci. Et vous [inaudible] que dans de telles conditions de pauvreté, Srebrenica ou quelqu'un à Srebrenica était en possession de 12 kilos d'or ?
D. Erdemovic : Je ne peux pas vous répondre que ce soit par oui ou par non. Je ne sais pas si quelque chose de ce genre a été trouvé. J'ai simplement entendu des récits de ce genre, Monsieur Karadzic.
R. Karadzic : Merci. Je vais maintenant vous donner ma version des faits. Monsieur Erdemovic, cet or-là est arrivé de l'étranger. C'est par le truchement d'un service de Renseignement que cela est arrivé pour que certaines choses soient accomplies. Qu'avez-vous entendu dire à ce sujet ou que savez-vous à ce sujet ? (...) Pour pouvoir exécuter des hommes en juillet 1995, avez-vous découvert ou avez-vous entendu parler du fait que les services de Renseignements étaient en contact avec votre détachement, et est-ce que vous savez d'où provenait cet or ?
D. Erdemovic : Non.
R. Karadzic : Vous n'avez jamais entendu parler de cela ?
D. Erdemovic : Je ne me souviens pas avec précision. Mais je n'ai jamais entendu quoi que ce soit qui ressemble d'une manière ou d'une autre à ce que vous racontez.
R. Karadzic : Mais avez-vous entendu dire que votre groupe était en contact avec les services de Renseignements français, et qui ont fait que vos collègues sont partis au Zaïre, et ces contacts ont été maintenus pendant longtemps ?
D. Erdemovic : Comme je vous l'ai déjà dit, pendant ma déposition aujourd'hui, les informations provenant du lieutenant-colonel ou du colonel qui était l'interlocuteur qui a permis à certains individus de mon unité d'aller au Zaïre, au moment où j'étais au quartier pénitentiaire, là où vous êtes aujourd'hui. Ces informations-là sont des informations que j'ai obtenues au niveau des journaux. Ce n'est pas quelque chose que j'ai recueilli en étant en contact des hommes de mon unité, je ne peux ni affirmer ni confirmer ce que vous dites et ce qui s'est passé. Je ne peux pas vous l'expliquer.
(2) Le directeur de Balkans-info, Louis Dalmas, collabore depuis 2009 au site Riposte laïque. En mai 2011, il signait un article intitulé : « Mladic n’est pas le "boucher des Balkans", c’est un patriote qui s’est battu contre l’invasion islamique ».
(3) Edward S. Herman, " The Star Witness, by Germinal Civikov " (Review), Z Magazine, January 2011, Volume 24: Number 1, pp. 44-47. Article repris sur Dissident Voice.org le 4 janvier 2011 sous le titre " The Demolition of the Yugoslav Tribunal ".
(4) Srebrenica: Der Kronzeuge [Srebrenica : le témoin principal] (éd. Books, 2009), de Germinal Civikov. Publié en anglais sous le titre Srebrenica: The Star Witness (Belgrade, Srebrenica Historical Project, 2010), ce livre a été traduit par le très controversé John Laughland (Lire David Aaronovitch, " PR man to Europe's nastiest regimes ", The Guardian, 30 novembre 2004). L'éditeur de Civikov, Srebrenica Historical Project, est une ONG pro-serbe fondée par Stefan Karganovic, décrit par le Srebrenica Genocide Blog comme « l'un des négateurs de génocide les plus manipulateurs jamais vu » cherchant « à démontrer que le génocide de Srebrenica n'a pas eu lieu ».
(5) Le jugement portant condamnation de Drazen Erdemovic évoque la question de son équilibre émotionnel et psychique, écartant l'idée qu'il aurait livré son témoignage sans disposer de toute sa conscience. On peut lire : « La Chambre a tenu à s’assurer dès la comparution initiale que le plaidoyer était fait volontairement et en pleine conscience de la nature de l’accusation et de ses conséquences. En outre, elle a demandé aux experts désignés si “l’examen du sujet (révélait) chez lui un trouble psychique ou neuro-psychique ou une perturbation émotionnelle qui affectent son discernement et/ou sa capacité volitive?” Bien que les experts - dans leur premier rapport discuté par la Défense - aient constaté chez Drazen Erdemovic les conséquences d’un stress post-traumatique, ils ont néanmoins affirmé dans leur second rapport que “sa conscience (était) claire ” et qu’“il ne (présentait) aucune perturbation dans sa compréhension” ».
(6) En juin 2011, l'ICMP a actualisé ce chiffre qui s'élève, depuis lors, à 6.595. Sur ce point, lire George Monbiot, " Naming the Genocide Deniers ", The Guardian, 14 juin 2011.
(7) On se reportera avec profit au reportage de Morad Aït-Habbouche diffusé dans l'émission Envoyé Spécial, « Srebrenica : un Français sur les traces d’un massacre », toujours visionnable sur le site de France 2.
par Nicolas Gauvrit - SPS n° 298, octobre 2011 La question de l'énergie nucléaire enflamme tellement les esprits qu'il est parfois difficile d'avoir une discussion posée sur la question. La bourde statistique du physicien nucléaire Bernard Laponche et de son coauteur Benjamin Dessus (voir dans ce dossier) – qui sont par ailleurs habituellement rationnels dans leur dénonciation du nucléaire – peut probablement être interprétée comme un aveuglement causé par la passion. Si la question du nucléaire est (...)
Articles
Résultat : « le vocabulaire, la structure des phrases et des questions sont toujours les mêmes. Tout est "caché", tout est "livre noir", tout est "secret". Il y a toujours "Ceux qui", au choix, "ruinent la France", "profitent", "fraudent" ou "massacrent l’école". Les newsmags, dans leurs manchettes, nous promettent toujours de révéler "la vérité", ou de nous montrer "les coulisses" ».
Alors, conspirationnistes les rédac'chefs de notre presse hebdomadaire ? Ou, simplement, bons commerçants ?
Youssouf Fofanarefait parler de lui. Le chef du "gang des Barbares", condamné à perpétuité pour le meurtre du jeune Ilan Halimi, a posté en novembre dernier une quinzaine de vidéos sur YouTube dans lesquelles il fait l'apologie d'Al-Qaida et des « combattants de la cause d'Allah » et voue aux gémonies les « barbus à kippas » et « les sionistes de New York ».
Posant devant le dessin d'un continent africain entouré d'un sabre et d'une pompe à essence, dissimulant ses yeux derrière des lunettes de soleil et coiffé d'un keffieh, celui qui se présente comme « Fofana Youssouf » paraît persuadé qu'il sera prochainement délivré (« soit le 14 juillet, le 24 décembre ou le 31 décembre », sic) grâce aux « pétro-dollars salafistes ». Mais c'est surtout sa référence aux Protocoles des Sages de Sion qui retient notre attention, symptomatique d'un discours mêlant inextricablement conspirationnisme antisémite et antisionisme radical :
«Au nom des musulmans et des musulmanes, des Africains et des Africaines, comme par exemple les Palestiniens, (…) comme les victimes de monsieur Bush, comme la pauvre Nafissatou Diallo, etc. qui ont été victimes, qui sont victimes et qui seront victimes, directement ou indirectement, des terroristes de l’ombre, des barbus à kippas, du Protocole des Sages de Sion. Inch'allah il y aura un commando qui me fera évader. (…) Je suis le symbolique trophée de guerre détenu par les sionistes de New York».
Une enquête du Monde sur les circonstances de l'enlèvement et de la mort d'Ilan Halimi avait permis, dès 2006, de mettre en lumière l'obsession antijuive de Youssouf Fofana : « D'après lui, avait témoigné la jeune fille qui avait servi d'appât, les juifs étaient les rois, car ils bouffaient l'argent de l'Etat et, lui, comme il était noir, était considéré comme un esclave par l'Etat ».
Lors d'une conférence de presse de la "Liste antisioniste" en mai 2009 au Théâtre de la Main d'or, Ahmed Moualek, administrateur du site "La Banlieue s'exprime" et proche de Thierry Meyssan, avait qualifié l'affaire Fofana d'« escroquerie». L'année suivante, Dieudonné avait demandé la libération de Youssouf Fofana dans un "sketch" antisémite diffusé par "La Banlieue s'exprime".
Conspiracy Watch - Observatoire du conspirationnisme et des théories du complot
Depuis plusieurs semaines, des "informations" de source proche-orientale circulant sur internet font état de militaires français et de personnels de la DGSE qui seraient détenus par les autorités syriennes.
Selon nos propres sources, il s'agit d' "informations" absolument sans fondement, qui relèvent de "l'intoxication, voire de la déstabilisation". L'une des sources de ces rumeurs est Thierry Meyssan, aujourd'hui installé à Beyrouth. (...)
L’accident de la centrale nucléaire japonaise, survenu le 11 mars 2011, ne serait pas ce que l’on nous en a dit. Plusieurs sites conspirationnistes prétendent que c'est en fait l’Etat d’Israël qui a saboté le réacteur de Fukushima en représailles au soutien du Japon à la création d’un Etat palestinien indépendant...
Apparue sur le site du journal d’extrême droite American Free Press avant d'être reprise sur celui de l’Islamic Republic of Iran Broadcasting (IRIB), la rumeur a été relayée en français dans toute une partie de la "complosphère" antisioniste. Medialibre.eu (le site de Marc George, un ancien frontiste proche de Dieudonné et Alain Soral) en a assuré l'adaptation en français sous le titre : « Fukujima : un journaliste japonais de premier plan accuse Israël ».
Le journaliste japonais en question s'appelle Yoichi Clark Shimatsu. Contributeur régulier de la chaîne de télévision officielle de la République populaire de Chine, CCTV News, Shimatsu, s'il n'a rien d'un « journaliste de premier plan », est bien Japonais. C'est surtout un théoricien du complot à l'imagination débordante.
Comme le rappelle Slate.fr, Shimatsu «laissait déjà entendre en 1999 que le graveaccident de criticité de Tôkai-muraétait en fait un attentat terroriste orchestré par la secte Aum. Obsédé par cette secte, il exprime à la même époque ses doutes sur la culpabilité des membres de la secte dans l’attentat au gaz sarin de 1995 et évoque un possible complot international. Moins drôle, mais tout aussi fantaisiste, en 2003 il exprime ses doutes sur l’accident de la navette spatiale Columbia. Un des membres de l’équipage, Ilan Ramon, est Israélien, et il n’en faut pas plus pour mettre la puce à l’oreille de ce vaillant investigateur. Dans un long et encombrant article, il explique que ce pilote avait en fait pour mission d’observer le sol irakien à la recherche d’armes de destruction massive, à l’aide d’une caméra multi-spectrale fonctionnant à l’énergie nucléaire. C’est cette caméra qui aurait explosé et provoqué l’accident selon lui. En 2010,filmé par un étudiant américain, il expliquequele Dalaï-lama est un criminel naziet qu’il devrait être exécuté ».
Slate.fr poursuit : « Les articles de Shimatsu sont relayés via le site de Jeff Rense, un conspirationiste niant le génocide des Juifs par les nazis. Un site qui mélange théorie du complot sur le 11-Septembre, Protocoles des sages de Sion, dossier sur le nucléaire ou les ovnis. Un journaliste que Yoichi Shimatsu connaît bien puisque depuis le 11 mars 2011, illui a accordé plusieurs interviews».
Là où le bât blesse, c'est lorsqu'un ingénieur d’études au CNRS relaye dans un livre la thèse développée par Yoichi Shimatsu selon laquelle le réacteur numéro 4 de Fukushima, officiellement en arrêt au moment du séisme du 11 mars, serait en fait en fonctionnement pour fabriquer... une bombe nucléaire !
Qu’en est-il en réalité ? L’accident de la centrale nucléaire de Fukushima a fait l'objet d'une enquête d'un comité d'experts indépendants nommé par le gouvernement nippon. Les premières conclusions du comité ont été rendues publiques le 26 décembre 2011. Conséquence directe du tsunami provoqué par un séisme de magnitude 9 sur l’échelle de Richter, l’accident nucléaire serait dû notamment à des défaillances de l'Agence japonaise de sûreté nucléaire et de Tokyo Electric Power Company (TEPCO), l'entreprise qui exploite la centrale.